N°14 Printemps 2019

Newsletter Etherapia n°14

1- Le 1er Colloque d'Etherapie: une réussite

Les 4-5 mai prochains aura lieu le premier colloque du mouvement Ethérapie. Ce sera l'occasion de partager nos pratiques afin d'enrichir les pistes possibles pour le mouvement dans les années à venir.

Voici le planning prévisionnel des deux jours :

1. Pascale, l'Ethérapie une bonne solution pour les HSP

2. Marc, le futur du mouvement avec des centres régionaux

3. Marianne, augmenter l'efficacité dans le processus d'out-placement

4. Tienda, l'art de la guerre selon Sun Tzu en management

5. Caroline, une approche intégrative de l’allergie et de l’intolérance grâce à l’Etherapie

6. Béatrice, comment générer sa propre approche via l'Ethérapie

7. Florentine, les plus des cycles Astrologiques en Ethérapie

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8. Anne, apport de l'Ethérapie dans la pratique de l'hypnose

9. Arnaud, application de L'Ethérapie dans le domaine du recrutement

10. Matthieu, Ethérapie et Aromathérapie, une synergie naturelle

11. Daniel, Systémique et Ethérapie en gestion d'entreprise

12. Eric, les subtilités des niveaux de stress

13. Jehan, le biotest un levier pour le thérapeute

14. Laurie & Tienda, le futur, diffusion de l'Ethérapie en langue anglaise

Chaque intervenant aura entre 20 et 35 minutes suivi de 15 minutes de questions-réponses (Le coût 40€/j soit 80€/WE).

L'objectif est simple :

que chacun s'enrichisse du partage des intervenants.

2- Vivre le Chaos, un état d'esprit nouveau à acquérir

Quand nous annoncions avant le 21/12/2012 que la transition vers une nouvelle ère ne pouvait pas être un simple prolongement de la spiritualité de l'ère précédente, on nous prenait pour des pessimistes qui n'avaient rien compris "à la montée vibratoire".

Nous avons maintenant le recul suffisant pour bien percevoir que, loin d'un long fleuve tranquille, la transition est chaotique, voir fortement chaotique quand elle est perçue et vécue par un hypersensoriel (HSP).

D'un point de vue cycles astronomique (et astrologiques), la période de transition finira en 2150, il ne s'agit donc pas de "quelques mois à tenir", et il est préférable d'installer des solutions dans la durée.

Pour ceux en chemin depuis longtemps, la plus grosse différence entre avant 1999 et après 2012, c'est que la notion de mission a totalement disparu. Avant, donc suite à 2000 ans d'affinage des énergies du Poisson, il y avait des routes, des missions, une fois sa mission découverte, on pouvait déployer un projet, des actions, mobiliser son énergie "vers...".

À l'inverse, le chaos c'est l'univers de l'émergence, les chemins n'existent plus, au mieux émerge le pas suivant sur le chemin. Déjà, avant 2000, les sages insistaient sur le fait que ce n'est pas l'objectif qui compte, mais le chemin. Maintenant il n'y a même plus de chemin et l'objectif est donc totalement impossible à imaginer.

Une métaphore possible est celle proposée sur l'image un peu plus haut. Le chemin dans la brume, dans le vide, se dessine, pas à pas, au fur et à mesure des expériences menées (réelles et non spéculées). C'est comme un champ de lave, de temps en temps il y a une émergence plus ou moins fugitive. Quand un nouveau pas (un pas japonais sur l'image) émerge ce n'est pas forcément pour longtemps, il faut donc décider oui ou non de prendre l'opportunité. Si on cogite trop, la fenêtre temporelle se referme, et l'opportunité devient caduque. Mais si on saisit l'opportunité, c'est-à-dire l'émergence, rien ne nous garantit sa viabilité, sa pérennité. A ce moment là de la même façon sur ce nouveau pas, il faut rapidement expérimenter afin de voir si l'émergence est valable et doit être poursuivie ou au contraire si elle doit être abandonnée et s'il faut revenir sur le pas de départ.

La stratégie dans le chaos c'est l'expérience, toute expérience créer "un pas" donc un bout du chemin. Juste à force d'expérience, une émergence peut prendre le dessus et devenir un point stable, une base. L'avantage par rapport aux périodes plus stables comme le XXe siècle, c'est que l'improbable peut émerger et s'établir. C'est donc une fantastique période de mise en place possible de vrais nouveaux. Si de nouveaux éléments, concepts, façon de penser doivent émerger c'est maintenant ou jamais. La contrepartie c'est de passer à l'action sans attentes de résultat.

3- Redoubler en Ethérapie ?!... Evidemment, car se n'est pas un savoir, mais un processus d’émergence des co-naissances.

L'Ethérapie étant une approche cerveau-droit, elle s’inscrit dans une trajectoire non-linéaire des choses, on parle généralement de vision circulaire des choses, mais en réalité il s'agit d'une spirale.

La mythe de la ligne droite (le plus court chemin entre deux points est la ligne droite), qui rappelons-le n'est vraie qu'en géométrie Euclidienne, a structuré tout notre monde occidental, y compris celui de l'enseignement, du management, de la productivité. Ce mythe est 100% compatible cerveau-gauche et même le conforte. Mais c'est un mythe, c'est-à-dire que dans "la vraie vie", l'espace Euclidien n'est qu'un espace parmi "n" et ne colle avec la réalité que pour faire des calculs approximatifs de petites surfaces planes !!!

Si l'on devait modéliser la réalité, la spirale est plus proche de la réalité que ce soit au niveau microcosme via l'hélice de l'ADN ou macrocosme via le mouvement de la terre autour d'elle-même puis autour du soleil, qui lui même est en mouvement spiralé dans la galaxie qui elle-même est en mouvement spiralé dans l'univers matériel connu.

Aussi toute démarche d'apprentissage réelle et humaniste rentre-t-elle naturellement dans cette logique spiralée, à savoir : voir et expérimenter une chose pour la re-découvrir et la ré-expérimenter une autre fois. Et pour plus de maîtrise ou d'expertise, à nouveau dans un nouveau contexte, revoir la chose et à nouveau en faire l'expérience (les trois points sur le schéma).

Exprimée ainsi, la notion de redoubler une classe, qui dans le mythe de la ligne droite, est vécue comme un arrêt sur le ligne, n'existe pas en cerveau-droit, en approche non-linéaire (spiralée).

Notre cursus "Ethérapie" est entièrement basé sur une pédagogie cerveau-droit, mais tient compte des capacités cerveau-gauche pour s'appuyer dessus. Il faut savoir que, pour un cours dense cerveau-gauche, le taux de rétention moyen est officiellement de 25%. Si l'auditoire est "haut-potentiel" ou/et très motivé par le thème on peut monter à 33%. Cela veut dire que pour que le cerveau-gauche s'approprie "tout le contenu" il faut bosser chez soi, reprendre le cours : 33% de plus, et ensuite l'appliquer de nombreuses fois (33% restant). C'est souvent ce que fait un enseignant lorsqu'il doit pour la première fois faire un cours qu'il a déjà pourtant suivi lui-même. Si vous connaissez des instits ou des profs sérieux, vous pourrez leur demander combien de temps leur prenait la préparation et les corrections pour un cours de 1h. 3h et plus est la réponse courante, et bien réelle !

Nous sommes partis d'un cours dense postgraduate (cas du cursus d'Etherapie) et non d'un cours de base largement allégé. Il faut donc "redoubler" 3 fois en moyenne si l'on veut maîtriser tout le contenu d'un enseignement.

Bien sur ce ne sera pas un redoublement au sens "revoir le même film", puisque l'enseignement cerveau-droit ne propose pas une répétition à l'identique, mais de revisiter le même corpus de base (concepts + outils + méthodologies) sous différentes thématiques, ou différents angles d'attaques, ou tout simplement en tenant compte du groupe présent. En effet, l'enseignement cerveau-droit est éminemment intuitif, et l'enseignant va s'appuyer sur les singularités du groupe, mais aussi sur des personnes ressources qui sont en avance dans le processus. Bien sûr les métaphores, les analogies, les anecdotes et la bonne humeur seront privilégiées.

Afin de piloter ce type d'enseignement, il faut des enseignants ayant le recul nécessaire sur le corpus de base, mais aussi ayant travaillé sur eux de nombreuses années. Côté étudiants, stagiaires, apprentis-sages, il faut de l'ouverture, de l'intuition, et avoir travailler sur soi un minimum de 2 à 3 ans. De plus, l'enseigné doit lui aussi avoir une approche cerveau-droit prioritaire, sinon, il n'arrêtera pas de réclamer "des preuves", des arguments alors que le principe de base de la validation cerveau-droit est l'expérience personnelle. En pratiquant avec le sourire, pendant le mois suivant le cours : les outils, modèles, méthodes enseignées, la validation émergera d'elle-même.

Dans le cadre de nos cours actuels, afin de garantir une bonne réceptivité cerveau-droit de notre auditoire, nous demandons que la personne est fait les 4 RDV de base du bilan Ethérapique, à savoir installation du Yang, du Yin, connexion de l'enfant intérieur et acceptation de l'altérité (communication Yin-Yang par exemple). Ainsi nous avons un groupe adapté à ce type d'enseignement, de plus nous limitons le nombre de personnes afin de pouvoir gérer ou laisser faire les inter-actions dynamiques à l'intérieur du groupe lui-même.

Voilà, pourquoi "redoubler" n'existe pas en Ethérapie.

4- Les effets reconnus dans le monde entier de la méditation

Sur le plan physiologique

    • Ralentissement du métabolisme

    • Ralentissement des processus de construction et de dégradation des tissus

    • Baisse de la consommation d'oxygène et de la production de gaz carbonique

    • Diminution de la pression sanguine

    • Ralentissement du rythme cardiaque

Sur le plan psychologique

    • Expérience de la non-anxiété

    • Développement d'un intérêt égal pour les autres et pour soi-même

    • Pénétration des événements extérieurs dans le mental sans les perturbations habituelles

    • Disparition de la peur notamment de la peur de la mort

    • Installation d'un sentiment profond de paix

    • Sentiment de faire partie intégrante de l'univers

Cette liste, d'après Santé Yoga devenu Le Journal du Yoga, est une bonne synthèse à avoir en tête pour toute argumentation. Bien sûr on adaptera le vocabulaire à sa sensibilité, à sa propre façon de voir et faire. Par exemple j'ai remplacé "Expérience de la non-anxiété" par "Baisse globale de l'anxiété" et "Installation d'un sentiment profond de paix" par "Possibilité de vivre un sentiment de paix profonde". A vous de voir et d'adapter.

5- Semer des graines de Consciences, donner du sens, une mission universelle actuellement.

Plus de mission, beaucoup de désillusions, un climat morose dans l’inconscient collectif, une perte de clientèle ou de chiffre d'affaires de 30 à 50% ... Le bore-out (Syndrome d'épuisement professionnel par la démotivation) vous guette. De là le cercle vicieux, surtout si vous êtes en libéral, mais pas seulement, qui fait que vous rayonnez moins et votre clientèle ou patientèle s'en ressent.

Comme expliqué dans un autre article, pas de solution miracle, sinon l'expérimentation et de la jouissance de l'instant présent. Alors, comment créer de la joie et de l'enthousiasme dans tous les instants présents, et donc indépendamment de son métier ou de sa situation sociale ? La réponse est spirituelle comme souvent quand le problème arrive au niveau cognitif ou émotionnel. Il suffit de se donner comme but sur Terre de semer des GRAINES DE CONSCIENCES. Automatiquement, à terme, la conscience de l'humanité augmentera, et n'est-ce pas ce que nous souhaitons pour nos proches, mais aussi pour nos dirigeants, nos fonctionnaires, etc.

Que vous soyez thérapeute, coach, manager, parent, à la fin de la journée la question que vous devrez vous poser est "Ai-je semé des graines de consciences ?" et si la réponse est oui vous avez accompli votre mission. Par exemple si un enfant vient vous demander de l'aide et que vous faites à sa place vous n'avez pas semé de graine de conscience, bien au contraire, vous avez semé des graines de dépendances, de "on fait pour moi", de non-autonomie. Prendre le temps de lui faire exprimer son besoin, voire de le valider avec lui, est bien plus porteur de prise de conscience que de lui donner la solution. Un autre exemple, vous êtes coach et un sportif vient pour gagner la prochaine coupe. Là aussi, plutôt que de répondre à sa demande directement, évoquer le pourquoi et même le pour quoi du pourquoi sème bien plus de graines de consciences que de lui donner directement le processus opérationnel de mise en place de ressources. Dernier exemple, dans un bureau, une collaboratrice demande une aide sur le nouveau logiciel de reporting, plutôt que de cliquer à sa place, laissez-la cliquer elle-même, voire permettez-lui de comprendre la philosophie de ce logiciel. Ça prendra 10 minutes au lieu de 30 secondes, mais vous aurez planté des graines de consciences, d'autonomie.

Faire prendre la mesure de la leçon d'une expérience soi-disant "ratée" est le top du top que vous pouvez faire pour un enfant, un associé, un patient, un ami. Ça prend beaucoup plus de temps que de donner la solution ou "le bon conseil", ça demande d'être dans son Yin et non son Yang. Ça demande d'être humble devant l'univers, bref c'est sous-productif à court terme. En revanche, à moyen et long termes, on aide à l'acquisition de l'état Adulte qui est si rare sur Terre.

Votre mission "Ère du Verseau", si vous l'acceptez,

est de semer des graines de consciences".

Semer permet de se rappeler que toutes les graines ne sortiront pas forcément de terre, certaines resteront en terre à jamais, d'autres sortiront dans deux ou trois années voir plus, et enfin, certaines sortiront de terre dans un laps de temps qui nous permettra de les voir.

Vivre l'instant présent, pas d'attente, reste la clef de la réussite de ce challenge du XXIe siècle.

6- Acceptation # Résignation # Compétition (Yang # Yin)

Depuis longtemps la sagesse indienne, notamment récemment via Swâmi Prajnânpad et Arnaud Desjardins, nous invite à comprendre que l’acceptation de ce qui est peut mener à la sérénité. Toutefois, dans notre monde occidental marqué par le Yang qui sont donc le "faire", c'est très difficile à vivre. Ceci est vrai pour les personnes Yang, donc dans la compétition, dans le "je grimpe l'échelle sociale". Face à une énorme tâche, une réelle difficulté, ou un challenge surdimensionné, une personne de structure Yang, passera soit en mode "résignation" ce qui n'est pas forcément conforme à ses valeurs de liberté et peut entraîner à terme vers la dépression, soit en mode "compétition", encore faut-il en avoir la force et l'envie sinon l'usure, l’âpreté ou le burn-out nous guette.

L'archétype, le cas le plus classique de cette domination idéologique du Yang est celui du sport. Depuis les premiers jeux d'Olympie, l'objectif est de monter sur le podium (valeur Yang de compétence). Pourtant Pierre de Coubertin a bien essayé de rappeler une approche plus Yin souvent formulée comme suit : "L'important c'est de participer". On peut d’ailleurs reprendre la citation initiale de 1908, celle qu'il a empruntée à l'évêque de Pennsylvanie, Ethelbert Talbot : "Le plus important aux Jeux olympiques n'est pas de gagner, mais de participer, car l'important dans la vie ce n'est point le triomphe, mais le combat ; l'essentiel, ce n'est pas d'avoir vaincu, mais de s'être bien battu".

Dans ce cadre, accepter de gagner ou de perdre prend un autre sens. Il ne s'agit pas de résignation, mais d'acceptation des faits tels qu'ils sont, le "je dis OUI à la Vie" de Prajnânpad. On rejoint ici un des accords Toltèques "Faites toujours de votre mieux".

Mais quitter ses vieux archaïsmes de compétition pour une acceptation n'est-ce pas en réalité, passer dans la résignation ? La réponse est simple : soyez à l’écoute de vos affects. Si vous ressentez quelque chose qui s’apparente à de la joie, c’est que vous êtes parvenu à accepter vraiment. Si vous éprouvez plutôt de la tristesse, c’est que vous êtes, en effet, dans la résignation.

La différence entre l’acceptation et la résignation se joue aussi dans le rapport à l’action. Chez les stoïciens par exemple, l’acceptation est pensée comme préalable à l’action. Il faut accepter les forces du cosmos pour pouvoir prendre appui sur elles et faire ce qu’il est possible de faire. Le sculpteur n’est pas un démiurge : c’est parce qu’il accepte la résistance de la matière qu’il va être capable de lui donner une forme.

Je reprendrais ici une citation de l'article de Eric Baret paru dans Le Journal du Yoga n°200 :

  • "Quand je prends conscience de mon potentiel, la notion de compétition, si présente dans notre monde moderne, quitte sa stimulation. Chacun agit selon son capital et toute expression a sa valeur intrinsèque. La notion de rivalité ou de compétition va être remplacée par le sens profond du jeu. Rien à s'approprier, j'endosse le costume de perdant ou de vainqueur avec la même joie, réalisant l'essence de la Vie et sans représentation conceptuelle."

Se résigner affaiblit et enlève tout élan, alors que c’est exactement l’inverse de l’acceptation. Accepter ce qui est, c’est accepter le changement, la transformation, l’impermanence des choses et l’évolution de la Vie.

Derrière la résignation, il y a un "non" intérieur camouflé, une façon de se positionner en victime. Derrière l'acceptation il y a un profond "OUI à la Vie" qui continue.

Alors si vous êtes de structure "Yang", savez-vous accepter les limites sans basculer dans la compétition ? Savez-vous "Etre" tout simplement ?

Au cours de cet article nous n'avons pas parlé des personnes en structure Yin (70 % des femmes notamment). C'est parce que cette problématique de ne pas passer en mode compétition ou résignation n'est pas un problème pour leur nature, leurs valeurs. Pour le Yin, faire ensemble est vécu déjà comme un plus certain. Le Yin n'a pas besoin de savoir "qui est le meilleur", le Yin s'il participe à un projet ne se sentira pas humilié d'avoir un rôle que le Yang qualifierait de subalterne. Avoir un rôle dans le projet est le point clef, concourir tous ensemble vers un objectif est gratifiant, enthousiasmant, peut importe si l'objectif est atteint.

Si le Yin, progressivement, arrive à installer son système de valeurs et de comportements, dans le sport comme en entreprise, cela permettra de vraiment rentrer dans le nouveau paradigme du Verseau, de la spiritualité non-duelle. Et c'est déjà en cours. Partout dans le monde des groupes - souvent de femmes - se forment pour faire valoir une autre vision du monde.

Si les premiers groupes de "libération de la femme" sont tombées dans le piège Yang de faire "plus fort que le Yang" pour prouver leurs valeurs, le nouveau challenge est de rester Yin avec des valeurs Yin. Beau challenge.

7- Un "Yoga Royal" pour les temps actuels avec A. Gourhant

...discussion autour des yoga-sutras de Patanjali

    • La sortie du livre "Les 8 moyens du Raja-Yoga" a suscité un beau feed-back de la presse indépendante spécialisée : "Le journal du Yoga" et, par suite, a déclenché un partage avec Alain Gourhant, thérapeute intégratif de la première heure comme vous pourrez le constater sur son site : Psychotherapie-Integrative.com. Il est très rare de rencontrer des yogis ayant une réelle connaissance ou pratique des 8 moyens du Raja-Yoga, aussi, découvrir qu'Alain était "tombé dedans" dès 1968 et avait même osé un exposé des deux premiers moyens à des chefs d'entreprises en 1992 dans le cadre d'une haute école de commerce, cela m'a vraiment donné envie d'en savoir plus sur ce parcours atypique et son point de vue sur le Raja-Yoga. Alain a accepté mon invitation au partage, et vous trouverez ci-dessous une bien modeste synthèse de ses propos.

Newsletter Etherapia (NE) : Bonjour Alain, et merci de prendre du temps pour ce partage sur le Raja-Yoga. Ma première question sera "depuis quand ?"

Alain Gourhant (AG) : Tout d'abord, merci Marc de me permettre de partager mon vécu, mon expérience auprès des lecteurs la newsletter. Effectivement, c'est autour de 1968 que ma rencontre avec le Yoga s’est établie avec l'approche de Nil Hahoutoff (1900-1982, cofondateurs de l’Union européenne de yoga en 1972). Un "hata-yoga" très exigeant, où par exemple la salutation au soleil était répétée "n fois" afin d’amener un état de lâcher-prise. C'est là que j’ai entendu parler de Patanjali pour la première fois et de son petit livre édité en livre de poche : « Yoga-sutras ». Ce qui m’a interpelé tout de suite c’est l'aspect presque scientifique de la démarche proposée par Patanjali ; cela m'a tout de suite beaucoup plu.

NE : "scientifique"… ??? peux-tu nous expliquer ?

AG : Scientifique, au sens de sérieux, rationnel, cohérent, dans une progression expérimentale et synthétique en 8 étapes, cohérent. Et en plus, simple, pas d'ésotérisme sulfureux, juste des pratiques simples dans le fait même que Patanjali ne se fait pas appeler Sri Patanjali, juste "Patanjali".

NE : Effectivement, rationnel, pragmatique et synthétisé en 194 textes courts (sûtras).

AG : Oui des textes courts du fait de la transmission orale à cette époque. Une autre chose qui m'a beaucoup plu dans le Raja-Yoga c'est évidemment la dimension transcendante, spirituelle, transpersonnelle dirait Ken Wilber. Il s'agit d'une vraie science de la transcendance issue du mysticisme profond de l'Inde et de sa sagesse pratique.

NE : Mais avant d'aller plus loin sur les 8 étapes ou moyens, il peut être intéressant de dire à nos lecteurs, comment c'est fait ta deuxième rencontre avec le Raja-Yoga, car ce n'est pas banal.

AG : Tout à fait, j'ai été disciple d'Osho Rajneesh plusieurs années dans les années 80. J'ai donc été en Inde vivre son enseignement, très dynamique et même festif, mais surtout très intégratif, au sens où il reliait les thérapies occidentales du moment et toutes les sagesses orientales ; cela a été pour moi une véritable révélation. Ensuite, quand Osho est parti aux USA, les choses se sont fortement dégradées, aussi je ne l'ai pas suivi.

NE : Osho, le créateur des méditations dynamiques, oui mais pas de rapport avec le Raja-Yoga … ? Peux-tu être plus explicite ?

AG : Peu de gens le savent, mais Osho était un grand érudit et il a étudié longuement les sutras de Patanjali. Il a d'ailleurs écrit 10 volumes sur le sujet en 1975 intitulés : "Yoga : The Alpha and the Omega", dont le volume V nous intéresse plus particulièrement puisqu'il est centré sur les 8 moyens.

NE : Afin que le lecteur se fasse une opinion, j'inclue ici l'introduction que fait Osho aux travaux de Patanjali dans le volume 1 partie 1 :

  • "Le yoga est une science pure et Patanjali est le plus grand nom en ce qui concerne le monde du Yoga. Cet homme est rare. Il y a peu d'autres noms comparables à Patanjali. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, cet homme a fait de la religion un état de science : il a fait de la religion une science, de simples lois; aucune croyance n'est nécessaire. "

  • Patanjali est précieux. Il est éclairé comme Bouddha, Krishna, Christ, Mahavira, Mohammed, Zarathoustra, mais il est différent en un sens. Bouddha, Krishna, Mahavira, Zarathoustra, Mohammed, personne n’a une attitude scientifique. [ … ]

  • Patanjali est comme un Einstein dans la parole des Bouddhas. C'est un phénomène. Il aurait facilement pu être lauréat du prix Nobel, comme Einstein ou Bohr ou Max Planck, Heisenberg. Il a la même attitude, la même approche d'un esprit scientifique rigoureux. [ … ] Et il en est venu à déduire des lois absolues de l'être humain, la structure de travail ultime de l'esprit et de la réalité de l'homme."

10 volumes dès 1975, Patanjali a donc beaucoup inspiré Osho et je comprends pourquoi il a pu enrichir ta connaissance du Raja-Yoga. Nous pouvons maintenant aborder les 8 moyens si tu le veux bien.

AG : Tout à fait, la première chose qui me semble importante c'est la manière dont on représente ces 8 moyens sous forme d'un schéma logique : soit comme une échelle (schéma intégratif classique), ou comme une pyramide comme tu le proposes dans ton livre, ou alors comme des poupées russes ? J'ai beaucoup aimé aussi ta proposition très belle sous forme d'une fleur de vie à 8 pétales. Personnellement, j'ai un penchant pour une roue à 7 branches qui nourrissent l'axe, qui entretiennent le centre, le Samadhi.

Ainsi, chaque moyen, chaque membre peut aussi donner l'accès au Samadhi, cet état de transfiguration où l'Ego est transcendé. Gandhi, par exemple, n'a prôné toute sa vie que la non-violence (Ahimsa). Pour lui la non-violence était la clef pour dépasser le prédateur en nous, afin d'en finir avec cette violence archaïque qui crée notre enfer, et l’on peut dire que cela lui a permis d’atteindre à la fin de sa vie un degré de sagesse proche sans doute du Samadhi.

NE : Cette modélisation sous forme de roue, montre bien qu'un seul moyen peut permettre d'atteindre le centre. Et on pourrait même allez plus loin, car un seul des Yama (5 prescriptions : la non-violence / la vérité / ne pas voler / la chasteté / la non-possessivité) ou des Niyama (5 observances : la pureté, le contentement, la restriction, l’étude des textes sacrés, l’abandon au divin), peut devenir un accès au Samadhi. Mais que dirais-tu justement de ces deux moyens ?

AG : Contrairement aux 10 commandements d'un Dieu qui punit si on ne les respecte pas, les 5 prescriptions ou attitudes et les 5 observances sont plutôt présentées par Patanjali comme 10 conseils d'un maître bienveillant, voire 10 conseils sympas d'un ami. C'est non dogmatique, même si cela peut apparaître de nos jours comme une véritable provocation dans une société totalement permissive. Si l'on veut différencier Yama de Niyama, on peut dire que les prescriptions sont plutôt vis-à-vis des autres et les observances vis-à-vis de soi-même. Mais globalement il s'agit avant tout d'une aide par rapport à l’egocentrisme du mental, une sorte d’éthique préliminaire pour être bien avec les autres et avec soi-même, afin de passer à une vision non-duelle et positive de la Vie.

NE : Pour les attitudes, s'il n'y en avait qu'une ce serait Ahimsa, la non-violence, mais pour les observances où vas ta préférence ?

AG : Ce serait Samtosha, le contentement, le contraire de l’insatisfaction chronique du mental qui en veut toujours plus. Cultiver ce contentement, cette acceptation inconditionnelle de soi-même et des autres, cela est une qualité essentielle capable de mener peut-être à un Éveil naturel, au Samadhi via Ananda la joie profonde. C'est le sourire inconditionnel des maîtres taoïstes.

NE : Le troisième moyen c'est "Asana", qu'elle est ton expérience sur ce moyen.

AG : Tout d'abord par rapport au grand nombre de postures actuelles, je dirais que dans ma pratique initiale il n'y avait que 5 à 6 postures pour un cours de 2h et que l'on commençait et finissait toujours par Savasana, la posture allongée de la détente. On la nomme aussi "posture du cadavre", car elle nous propose symboliquement de "mourir et renaître" à nous-mêmes à chaque fois par un profond lâcher-prise. Ensuite les postures étaient prétextes à RESPIRER, OBSERVER, respirer, observer là où j'ai mal, respirer longuement dans cette zone délicate, pour progressivement passer dans un autre état agréable. Gérard Blitz qui était un ami de Nil Hahoutoff disait : "la posture, c’est être fermement établi dans un espace heureux".

NE : Donc des postures statiques, mais dans lequel l'enjeu est la respiration consciente pour libérer une zone de stress. Ce qui nous amène tout doucement vers le moyen suivant "Pranayama".

AG : Tout à fait, mais avant d'aborder le quatrième moyen, j'aimerai ajouté que la pratique unique des asanas peut bien sûr déboucher sur le Samadhi via un merveilleux lâcher-prise, mais aussi vers le développement des pouvoirs surnaturels ou siddhis ; Patanjali insiste beaucoup sur ce point : les siddhis peuvent être en effet d'énormes handicaps à l’Éveil, car ils peuvent renforcer profondément l'Ego. C'est pour cela que Patanjali ne parle que d'une posture générique : l'assise qui doit être stable et "bienheureuse". D'ailleurs les voies issues du Yoga comme le Zen ne préconisent que cette seule posture : l'assise.

NE : C'est vrai qu'il n'y a pas de "postures statiques complexes" chez les bouddhistes, taoïstes, celtes ...

AG : L'assise, l'Asana la plus précieuse est donc un bon début pour pratiquer Pranayama la respiration complète en toute conscience qui va permettre de magnifier notre présence. Là encore, pour certaines personnes et dans certaines conditions, Pranayama est une voie d’accès privilégiée pour établir une connexion directe à la méditation, au Transpersonnel, au Samadhi, à l'observation du moi par le Soi.

NE : Si je me souviens bien de ce que tu m'as dit, tu préfères considérer les 3 moyens qui suivent comme un seul et même processus?

AG : Oui, les moyens 5, 6 et 7 forment une sorte de progression en un triptyque qui va s’enchaîner de façon naturelle avec une belle assise dos droit, il s’agit de :

  1. le Retrait des sens (Pratahyara): yeux mi-clos ou fermés : on s'intériorise et le mental commence à lâcher l’agitation du monde extérieur,

  2. la Concentration (Dharana) : sur un point par exemple ou la flamme d’une bougie ; alors le "singe fou" du mental apprend à se calmer pour s’immobiliser,

  3. la Méditation, Dhyana, un mot important qui a donné la méditation "Chen" pour la Chine, le "Dzogchen" chez les tibétains et "Zazen" pour le Japon. C’est un état où la Conscience apprend à observer le mental et où les pensées et la Conscience s'unissent progressivement sous le regard calme et détendu du méditant.

Alors naturellement, quand l'union parfaite est réalisée, c’est le Samadhi, l’Eveil de la pure ou pleine ou vide Conscience, état indescriptible au-delà des mots.

NE : Et bien, merci Alain pour cette synthèse du voyage vers l’Éveil, le huitième moyen qui est, au final, l'objectif.

AG : J'aimerai insister sur le fait que Dyhana est un état très agréable une fois le singe fou - le mental - est revenu à sa juste place silencieuse. Même si le Samadhi n'est pas atteint, cela provoque un élargissement de la conscience, une expansion sans effort. Par le processus du Raja-Yoga, nous sommes bien plus loin que la "mindfulness", qui ressemble souvent à une simple relaxation du mental déjà très agréable et utile, mais qui ne débouche pas sur la transcendance ou sur l’Éveil de la Conscience.

NE : Oui, c'est vrai, j'ai d'ailleurs beaucoup aimé ton article "La mindfulness : plénitude ou platitude ?".

En guise de conclusion, qu'aimerais-tu ajouter sur les 8 moyens ou sur le Raja-Yoga en général ?

AG : J'aime bien le nom de Raja-Yoga, car c'est vraiment une voie Royale, une voie globale et non partielle, une voie intégrative incarnée. Je pense que par rapport aux écrits équivalents taoïstes ou bouddhistes par exemple, son manque de succès vient du fait qu'il est écrit de façon trop scientifique, pas assez poétique contrairement à la Bhagavad Gitâ ou aux Upanishads, au Tao-Te-King ou au Yi-King.

NE : Merci Alain de cette conclusion digne du poète que tu es et que nos lecteurs peuvent retrouver sur AlainGourhant.fr .

AG : Namasté* ;o)


* Namasté, le geste ou/et la parole, symbolise la croyance qu’il existe une lumière divine en chacun de nous. C'est un signe de reconnaissance d’une âme envers une autre âme.

8- Gayatri Mantra, un activateur de Pk-code universel

Afin d'activer un Pk-Code, un focus quantique, l'outil le plus simple est le pendule (voir au bas de la page etherapie.fr/dossiers/Focus-AR ). On peut aussi activer les codes quantiques avec la main en "pompant" le bio-champ. Mais il est aussi possible de l'activé via un mantra, le plus connu étant OM, ce bourdonnement que l'on va retrouver quand on active des Pk-codes au didjeridoo. Aujourd'hui je vous propose de découvrir un mantra très efficace en thérapie, le "Gayatri Mantra" rendu très célèbre pas Deva Premal :

    • Om Bhur bhuvah svahah

    • Tat savitur varenyam

    • Bhargo Devasya dheemahi

    • Dheeyo yonah prachodayaat.

Que l'on traduirait pour mieux saisir le sens par :

    • Om, Cieux, Terre et Eau,

    • Que la bienveillance du Soleil,

    • Rayonnante, divine et infinie,

    • Inspire notre esprit ici et maintenant.

Toutefois, la connexion est de bien meilleure qualité si l'on chante les sons intitiaux, en phonétique non-officielle :

    • Om boour bourvah'sovahat

    • Tat’savitour vareni-yame

    • Bargo vévosia_dimahi

    • Diyo yo na prat’chohodayaha

Le fichier de 1 minute (3 fois le mantra= activation d'un focus) est disponible en bas de la page /Dossiers/Focus vu ci-dessus :

gayatri-mantra-3f-1min.mp3

9- Citations choisies : Intuition

"Il n'y a de science qu'avec l'intuition et la déduction"

René Descartes


"C'est avec la logique que nous prouvons, et avec l’intuition de nous trouvons"

Henri Poincaré


"C'est parce que l'intuition est surhumaine qu'il faut la croire ; c'est parce qu'elle est mystérieuse qu'il faut l'écouter ; c'est parce qu'elle semble obscure qu'elle est lumineuse"

Victor Hugo


"Les meilleures théories scientifiques sont davantage dues à une intuition subite et imaginative, semblable à celle du poète et du compositeur, qu'à l'accumulation attentive et patiente d'observations."

Bertrand Russell


"Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don."

Albert Einstein

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